Il n’y aurait aucun besoin pour Dieu de sauver une personne par le baptême de sang (ou le « baptême de désir »), puisqu’Il peut garder en vie toute âme sincère jusqu'à ce qu'elle soit baptisée, comme nous l'avons vu dans le cas de saint Alban et de son garde converti.


Il y a eu beaucoup d’autres miracles semblables

Un exemple frappant est dit avoir eu lieu dans la vie de saint Pierre en personne. Alors qu'il était enchaîné à un pilier dans la prison Mamertine à Rome, il baptisa deux de ses gardes, Processus et Martinien, avec de l'eau qui surgit miraculeusement du sol à distance des mains de saint Pierre. Ces gardes furent eux-aussi emprisonnés avec saint Pierre, et ils devaient être exécutés le lendemain pour s’être convertis. Leur désir pour le baptême (« baptême de désir ») et leur martyre pour la foi (« baptême de sang ») n’auraient pas été suffisants. Ils devaient être baptisés de « l’eau et de l’Esprit-Saint » (Jean 3:5). Dieu vit qu’ils désiraient vraiment le sacrement, donc Il le leur fournit par miracle.
L'Histoire rapporte aussi que saint Patrick ─ qui ressuscita lui-même d’entre les morts plus de quarante personnes ─ ressuscita un certain nombre de gens spécifiquement pour les baptiser. Ce serait quelque chose de complètement inutile si on pouvait être sauvé sans baptême. Comme le note un érudit :
« En tout, saint Patrick ramena à la vie une quarantaine d’infidèles en Irlande, dont l'un était le roi Echu... En le ressuscitant d’entre les morts, saint Patrick l’instruisit et le baptisa, lui demandant ce qu'il avait vu dans l'autre monde. Le roi Echu lui répondit qu’il avait effectivement vu le trône qui lui avait été préparé dans le ciel, de par sa vie qu’il avait eu ouverte à la grâce de Dieu Tout-Puissant, mais qu'il n'était pas autorisé à le saisir, et ce, précisément parce qu'il n’était pas encore baptisé. Après avoir reçu les sacrements... (il) mourut instantanément et se rendit vers sa récompense. » [75]
Le même érudit note plus loin :
« Il est rapporté que beaucoup de ces saints ressuscitèrent des adultes, spécifiquement et exclusivement pour le sacrement du baptême, incluant saint Pierre Claver, sainte Winifred de Galles, saint Julien du Mans, saint Eleuthère, et d'autres. Mais, encore plus ressuscitèrent des petits enfants pour le sacrement du salut : saint Grégoire de Nazianze... saint Hilaire... sainte Elisabeth... sainte Colette... sainte Françoise romaine... sainte Jeanne d'Arc... saint Philippe Néri... saint François-Xavier... saint Gildas... saint Gérard Majella... pour n'en nommer que quelques-uns. » [76]
Un de cas le plus intéressant est l'histoire d'Augustina, une jeune esclave, qui est racontée dans la vie de saint Pierre Claver, un missionnaire jésuite dans la Colombie du 17e siècle.

« Quand le Père Claver arriva sur son lit de mort, Augustina restait froide au toucher, on préparait son corps pour l'inhumation. Il pria à son chevet une heure de temps, quand soudain la femme se leva, vomit une mare de sang, et dit ceci, après avoir été interrogée par des personnes présentes : « J’ai cheminé sur une longue route. Après l’avoir empruntée assez longtemps, j’ai rencontré un homme blanc d'une grande beauté qui se tenait devant moi et qui m'a dit : Stop ! Tu ne peux pas aller plus loin.”... En entendant cela, le Père Claver vida la chambre et se tint prêt à l’entendre en confession, pensant qu'elle avait alors besoin de recevoir l'absolution pour certains péchés qu’elle pouvait avoir oubliés. Mais au cours du rituel, saint Pierre Claver fut inspiré, et réalisa qu'elle n'avait jamais été baptisée. Il mit fin à la confession et refusa de lui donner l'absolution, demandant plutôt qu’on lui amène l’eau avec laquelle il allait la baptiser. Le maître d’Augustina insista pour dire qu'elle ne pouvait pas avoir besoin du baptême, puisqu' elle avait été à son service pendant vingt ans et quelle n'avait jamais manqué depuis tout ce temps d’assister à la messe, à la confession, et à la communion. Mais le Père Claver insista tout de même pour la baptiser, après quoi Augustina mourut à nouveau, joyeusement et en paix, devant l'ensemble de sa famille. » [77]
Le grand « apôtre des Montagnes Rocheuses, » le Père Pierre de Smet, l’extraordinaire missionnaire auprès des indiens d’Amérique au 19e siècle, fut lui aussi témoin ─ comme le furent ses compagnons missionnaires jésuites ─ de nombreuses personnes venant au baptême dans des circonstances miraculeuses.
P. de Smet ; 18 déc. 1839 : « J’ai souvent remarqué que beaucoup d’entre eux [des petits enfants] semblent n’attendre que le baptême pour aller prendre possession du bonheur éternel, car ils meurent presque aussitôt après avoir reçu ce sacrement. » [78]
P. de Smet ; 9 déc. 1845 : « Plus de cent enfants me furent présentés pour le baptême, ainsi que onze vieillards, dont plusieurs, portés sur des peaux de buffle, semblaient n’attendre que cette grâce pour s’endormir en paix dans le sein de Dieu. » [79]
Sur ce point, le lecteur pourra également consulter le chapitre sur saint Isaac Jogues et saint François-Xavier se trouvant plus loin dans le livre.
Dans la vie de l'extraordinaire missionnaire irlandais saint Colomban (543-615 A.D.), on lit une histoire similaire de la providence de Dieu amenant toutes les âmes de bonnes volontés jusqu’au baptême.

« [Colomban dit] : “Mes fils, aujourd'hui vous allez voir arriver sur cette île un ancien chef picte qui, durant sa vie entière, garda fidèlement les préceptes de la loi naturelle. Il vient pour être baptisé et mourir.” Immédiatement, on aperçut un bateau s’approchant avec un vieillard assis sur la proue qui fut reconnu comme le chef d'une des tribus voisines. Deux de ses compagnons le menèrent devant le missionnaire, dont il écouta attentivement les paroles. Le vieil homme demanda à être baptisé et, immédiatement après, poussa son dernier soupir et fut enterré à l'endroit même de sa mort. » [80]
Le Père Point, S.J, était un missionnaire jésuite du 19e siècle chez les indiens d’Amérique, au côté du Père de Smet. Il relate une histoire très intéressante concernant la résurrection miraculeuse pour le Baptême d'une personne qui avait été instruite dans la foi mais qui mourut apparemment sans recevoir le sacrement.
P. Point, S.J., cit. Le Père de Smet : « Un matin, je sortais de l’église. On me dit : “Une telle n’est pas bien.” Elle n’était encore que catéchumène. Je réponds : “J’irai la voir.” Une heure s’écoule ; la même personne [qui était venu lui dire qu’une telle n’est pas bien], qui était sa sœur, vient me dire : “Elle est morte !” Je cours à la loge, dans l’espoir qu’on se sera trompé. Je trouve, autour du corps immobile, une foule de parentes ou d’amies, qui me répètent : “Elle est morte. Il y a longtemps qu’elle ne respire plus.” Pour m’assurer du fait, je me penche vers le corps. Nul signe de vie. Je gronde ces braves gens de ne m’avoir pas dit plus tôt ce qui en était. J’ajoute : “Dieu veuille me le pardonner !” puis, avec une sorte d’impatience : “Mais priez donc !” Et tous se mettent à prier fort, bien fort. Je me penche une seconde fois vers la prétendue morte, et je lui dis : “La Robe-noire est là ; veux-tu qu’elle te donne le baptême ?” Oh, quelle joie !? À ce mot de baptême, je vois ses lèvres faire un léger mouvement, et me donner la certitude que j’ai été compris. Elle était instruite ; je la baptise. Elle s’assied sur sa couche funèbre, fait le signe de la croix... et aujourd’hui, elle est à la chasse, bien persuadée qu’elle a été morte. » [81]
C’est un autre exemple d'une personne qui avait déjà été instruite dans la foi mais qui dut être ressuscitée miraculeusement spécifiquement pour le sacrement du baptême. La résurrection miraculeuse se déroula dès que le prêtre prononça le mot « Baptême. »
Dans la vie de saint François de Sales, on trouve également un enfant miraculeusement ressuscité d'entre les morts spécialement pour le sacrement du baptême :
« Un bébé, l'enfant d'une mère protestante, était mort sans baptême. Saint François se rendit chez la mère et lui parla de la doctrine catholique, et pria que l'enfant revienne à la vie suffisamment longtemps pour recevoir le Baptême. Sa prière fut exaucée, et toute la famille devint catholique. » [82]
Voici comment saint François de Sales résume lui-même de façon magistrale la vérité toute simple sur cette question, quand il discourait contre des hérétiques protestants :
St. François de Sales, Docteur de l’Église, Les Controverses ; c. 1602 : « Voici comme on déduit un article de foi : la Parole de Dieu est infaillible, la Parole de Dieu porte que le Baptême est nécessaire au salut (Marc 16:16), donc le Baptême est nécessaire au salut. » [83]
Ci-dessous, une autre description d'un enfant en bas âge mort sans le sacrement de baptême mais qui fut ressuscité par l'intercession de saint Étienne.
« À Uzale, une femme eut un fils nouveau né... Malheureusement, celui-ci mourut avant qu'ils n’aient eu le temps de le baptiser. Sa mère fut accablée de douleur, plus pour son être privé de la vie éternelle, que parce qu’il l’avait quittée. Pleine de confiance, elle prit son enfant mort et le transporta publiquement dans l'église Saint-Étienne premier martyr. Là, elle commença à prier pour le fils qu'elle venait tout juste de perdre. Son fils bougea, laissa échapper un cri, et fut soudainement ramené à la vie. Elle l’amena immédiatement aux-devants des prêtres ; et après avoir reçu les Sacrements du Baptême et de la Confirmation, celui-ci mourut à nouveau. » [84]
Dans les Actes des Apôtres on trouve trois interventions miraculeuses impliquant le Baptême ─ Corneille le Centurion, l'Eunuque de Candace et Saül de Tarse. Dans chaque cas, non seulement la Providence de Dieu est évidente, mais les individus concernés sont tenus de se faire baptiser avec de l’eau, même si leur intention de faire la volonté de Dieu est claire.

Le fait est que Dieu gardera en vie toute âme sincère jusqu'au Baptême ; Il est Tout-Puissant et Il a décrété que personne n’entre au Ciel sans Baptême.
Pape Pie IX, Vatican I, ex-cathedra : « Dieu garde et gouverne par sa providence l’ensemble de ce qu’il a créé, “atteignant avec force d’un bout du monde à l’autre et disposant tout avec douceur”... » [85]
D’ailleurs, la première définition infaillible qui dit que les élus voient la vision béatifique immédiatement après la mort, vient du pape Benoît XII dans Benedictus Deus. Il est intéressant d'examiner ce qu'il déclare infailliblement sur les saints et les martyrs qui sont allés au Ciel.
Pape Benoît XII, Benedictus Deus ; 1336, ex cathedra, sur les âmes des justes recevant la vision béatifique : « Par cette constitution qui restera à jamais en vigueur, et en vertu de l'autorité apostolique nous définissons :... des saints apôtres, martyrs, confesseurs, vierges et autres fidèles morts après avoir reçu le saint baptême du Christ, en qui il n'y avait rien à purifier... et que les âmes des enfants régénérés par ce même baptême du Christ ou encore à baptiser, une fois qu’ils l’auront été... ont été, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux... » [86]
En définissant que les élus (incluant les martyrs), en qui il n’y avait rien à purifier, sont au Ciel, le pape Benoît XII mentionne trois fois qu'ils ont été baptisés. Évidemment, selon cette définition dogmatique infaillible, aucun apôtre, martyr, confesseur ou vierge, ne peut recevoir la vision béatifique sans avoir reçu le Baptême.
Bizarre... je ne vois aucune source d'information qui prouve que l'infirmière soit morte. Quelle est votre source d'information ? Avez-vous une preuve ?
Xstian 2 weeksLire plus...