Benoît XVI se joint à Paul VI et Jean-Paul II pour louer l'annulation des excommunications - et donc pour nier Vatican I

Benoît XVI, Message œcuménique au patriarche schismatique de Constantinople, 26 novembre 2005 : « Cette année, nous célébrons le 40 anniversaire de la date du 7 décembre 1965, jour où le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras, regrettant ce qui avait eu lieu en 1054, décidèrent ensemble à Rome et à Constantinople, "d'effacer de la mémoire de l'Eglise la sentence d'excommunication qui avait été prononcée" (cf. Déclaration commune). Cet événement extraordinaire devint la base de relations renouvelées marquées par le respect réciproque et la réconciliation […] je renouvelle à Votre Sainteté l'expression de mon amour fraternel et je vous transmets mes chaleureuses salutations en signe de paix. »[1]

En l'an 1054, le patriarche de Constantinople, Michel Cérulaire, brisa la communion avec l'Église catholique et le pape de Rome. Cérulaire rejetait la souveraine autorité du pape et ferma les églises de rite romain à Constantinople. Il déclara aussi le rite romain de la Messe invalide à cause du fait qu’il utilisa le pain sans levain au lieu du pain levé. Cérulaire fut promptement excommunié par le pape saint Léon IX, et le Grand Schisme d'Orient fut formalisé. Voici la description de l’événement donnée par le père John Laux.

Père John Laux, Church History, pp. 295-296 : « Cerulaire lui-même ferma les églises des Latins à Constantinople et avec impiété ordonna que le Saint-Sacrement soit jeté dehors et foulé aux pieds comme invalide... Le pape saint Léon IX envoya trois légats à Constantinople, mais Cérulaire refusa obstinément de les recevoir. Ils déposèrent alors le document contenant son excommunication sur l'autel de Sainte-Sophie... Cela se passa le 16 juillet 1054. »

Donc, ce qui « avait eu lieu en 1054 », comme l’a mentionné Benoît XVI au-dessus, se réfère excommunications prononcées par l'Église catholique à l'encontre de ceux qui ont suivi Michel Cérulaire dans le schisme et dans le rejet de la papauté. Paul VI a « retiré » ces excommunications à la fin de Vatican II, et Jean-Paul II a loué et commémoré l’annulation de ces excommunications à de nombreuses reprises. Aujourd'hui, nous constatons que Benoît XVI suit l'exemple de Jean-Paul II et célèbre également l'événement.

Tout cela signifie simplement que Paul VI, Jean-Paul II et maintenant Benoît XVI ont tenté de renverser la papauté en tant que dogme auquel il faut croire sous peine d'hérésie et d'excommunication. Vatican I a déclaré à maintes reprises et de maintes façons que ceux qui rejettent le dogme de la papauté sont frappés d'anathème, coupés de la foi. Par conséquent, tenter d'annuler les excommunications à l'encontre de ceux qui rejettent encore la papauté revient simplement à rejeter audacieusement l'enseignement de Vatican I. Il s'agit d'une hérésie formelle et d'un schisme signifié en paroles et en actes.

Pape Pie IX, Concile Vatican I, ex cathedra : « Nous renouvelons la définition du concile œcuménique de Florence, en vertu de laquelle tous les fidèles du Christ sont obligés de croire que le Saint-Siège apostolique et le Pontife romain ont la primauté sur le monde entier, que le même Pontife romain est le successeur du bienheureux Pierre, prince des Apôtres, le vrai vicaire de Jésus-Christ, le chef de toute l’Église […] Telle est la doctrine de la vérité catholique, dont nul ne peut dévier sans perdre la foi et le salut. »[2]

Notes :

[1] Benoît XVI à « sa sainteté Bartholomaios I » à l’occasion de la fête de saint André, site internet de Vatican, https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/letters/2005/documents/hf_ben-xvi_let_20051126_bartholomew.html

[2] Concile œcuménique du Vatican, Son histoire et ses décisions, Mgr Paul Guérin, Bar-le Duc, Louis Guérin, imprimeur-éditeur, 1872, pp. 181-182.