St Clément, la primauté romaine et l’eau miraculeuse

Le 23 novembre est la fête du pape saint Clément. Selon la plus ancienne liste des papes (qui se trouve dans l'ouvrage de saint Irénée Contre les hérésies), il fut le quatrième pape (le troisième successeur de saint Pierre). Certains situent son règne entre 92 et 101 après J.-C. Irénée affirme également que Clément entendit saint Pierre et saint Paul en personne.

L’ouvrage célèbre de Clément, c.-à-d. l’épître aux Corinthiens est « la plus ancienne pièce de littérature chrétienne en dehors du Nouveau Testament dont le nom, la position et la date de l'auteur sont historiquement attestés » [Johannes Quasten, Patrology, T. I^er, 1950, p. 43]. Beaucoup dans l’Église ancienne la considérèrent comme faisant partie des Écritures et l'inclurent donc dans quelques listes canoniques du Nouveau Testament. Elle est souvent citée comme l'un des premiers exemples de la primauté papale. Dans cette épître, le pape saint Clément (écrivant au nom de l’Église romaine) admoneste l’église corinthienne, une église orientale qui se situa à près de 1 000 miles de là. Le ton de la lettre indique que l'église de Corinthe est soumise à l'Église de Rome :

Son épître apporte également un soutien dans l’Église primitive à l'importance de la confession.

Il existe aussi une tradition selon laquelle, lorsqu’il fut exilé à Chersonèse, la prière de Clément fit miraculeusement jaillir une source pour secourir les chrétiens, racontant pareillement que beaucoup d'infidèles se convertissent et furent baptisés grâce à l’écoulement miraculeux de l’eau. Clément mourut comme un martyre sous l’empéreur Trajan, environ l’an 100. Il aurait été jeté à la mer, une ancre attachée autour du cou.

Notes :

[1] Les pères apostoliques II, Clément de Rome : épitre aux corinthiens, homélie du IIe siècle, traducton française par Hippolyte Hemmer, Paris, librairie Alphonse Picard et fils, 1909, p. 119.

[2] Les pères apostoliques II, p. 131.

[3] Les pères apostoliques II, pp. 105, 107.